Certains placements dits atypiques ne sont pas des placements financiers mais
des contrats de vente de parts d’indivision (Aristophil). L’obligation d’information du professionnel en placement atypique n’est donc pas identique à celle du conseiller financier. Nos conseils : 1. Attention à bien vérifier les informations fournies par votre conseiller financier et à demander des explications claires sur les mécanismes des opérations projetées et les risques encourus. 2. Il est recommandé de lire attentivement tous les documents relatifs à un investissement, de prendre connaissance des avertissements et de poser des questions en cas de doute, afin de souscrire en pleine connaissance de cause. 3. Il est conseillé de se renseigner sur la santé financière des entreprises proposant des placements, de demander des informations sur leur situation et de vérifier la valeur des biens objets de l’investissement, pour éviter toute mauvaise surprise. |
→ Résumé de l’affaireMme [W] a acquis des parts d’indivision dans une collection de manuscrits auprès de la société Aristophil, mais cette dernière a été placée en liquidation judiciaire. Mme [W] estime avoir été trompée par son conseiller bancaire, M. [V], et demande des dommages et intérêts. Le tribunal de Bordeaux a jugé que M. [V] avait rempli ses obligations et a débouté Mme [W]. Cette dernière a fait appel de cette décision, demandant réparation pour les préjudices subis. M. [V] et la société Cna Insurance Company demandent la confirmation du jugement initial. L’affaire est en attente de jugement.
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→ Les points essentielsMotifs de la décisionI. Sur la responsabilité de M. [V]Mme [M] conteste le fait que 25% de ses avoirs représente un risque acceptable, alors que le placement dans l’achat de parts d’indivision Aristophil était un placement incertain. Elle insiste sur l’absence de respect par son conseiller financier de son obligation de conseil, information et prudence, d’autant qu’elle est profane en matière de placement. Elle en déduit que l’intéressé a engagé sa responsabilité en vertu de l’article 1147 du code civil, celui-ci ayant une obligation de lui fournir de manière claire et complète les éléments sur le mécanisme de l’opération projetée et les risques inhérents à celle-ci. Elle estime que les premiers juges ont ignoré les signaux résultant des ventes réalisées à l’époque par la société Aristophil, ce qui aurait dû attirer la vigilance de son conseiller financier sur les explications à donner en cas d’absence de rachat des droits indivis objets du placement et du risque encouru en cas de vente des collections concernées. II. Sur les demandes annexesEn application de l’article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. En l’espèce, l’équité commande que Mme [M] soit condamnée à verser à M. [V] et à la société Cna Insurance Company, ensemble, la somme de 2.000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Les montants alloués dans cette affaire:
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→ Réglementation applicable– Article 1147 du code civil
– Article L.541-8-1 du code monétaire et financier – Article 1315 du code civil – Article 700 du code de procédure civile – Article 696 du code de procédure civile – Article 699 du code de procédure civile Article 1147 du code civil: Article L.541-8-1 du code monétaire et financier: Article 1315 du code civil: Article 700 du code de procédure civile: Article 696 du code de procédure civile: Article 699 du code de procédure civile: |
→ AvocatsBravo aux Avocats ayant plaidé ce dossier: – Maître Clémentine GAILLARD
– Maître Olivia ETCHEBERRIGARAY – Maître Aurélie VIANDIER-LEFEVRE – Maître DE MARTINO – Maître Céline LEMOUX – M. Emmanuel BREARD – Mme Paule POIREL – Mme Bérengère VALLEE – Mme Véronique SAIGE |